Sa présence changea ma vie. Cette maison aux couloirs obscurs et aux meubles poussiéreux se remplit d’air, de soleil,  de rumeurs et de reflets verts et bleus, population innombrable et heureuse toute en réverbérations et échos. Que de vagues en une vague, et comme elle peut faire d’un mur, d’une poitrine, d’un front en les couronnant d’écume, une plage, des rochers, des récifs ! Il n’était pas jusqu’aux abjects recoins de la poussière et des détritus qui ne fussent touchés par ses mains légères. Tout se mit à sourire, et partout brillèrent de blanches dents. Le soleil entrait avec plaisir dans des vieilles chambres et y demeurait des heures, alors qu’il avait abandonné depuis longtemps les autres maisons dans le quartier, dans la ville, dans le pays. Et plusieurs nuits, fort tard, les étoiles scandalisées le virent sortir en cachette de chez moi.
L’amour était un jeu, une création perpétuelle. Tout était plage, sable, lit aux draps toujours frais.

Liberté sur parole