Il fallait que cela cesse.
Il fallait trancher net.
Il fallait couper le lien.
Un ciel mouvementé t’accompagne lorsque tu marches dans le quartier du Marais. Ta tête n’est pas une explosion de pensées. Tu es extrêmement calme et décidée. Tu attends l’amie à la terrasse du café. Une coupe. Bon signe.
Vous déjeunez rapidement, la discussion est sur tout autre sujet que celui qui t’amène. Bon signe.
Tu es sûre ?
Elle sait l’amie que je gardais toujours quelque chose de lui dans une poche cachée lorsque je lui demandais de me le retirer de la tête.
Elle sait ça la spécialiste de l’hypnose.
La mire. La voix de Catherine. L’état d’hypnose.
Tu vas couper net ce lien qui t’attache à lui. D’un coup sec.
Tu vois sa silhouette avancer vers toi.
– Coupe net !
Je coupe sans la moindre hésitation ce cordon brun que je vois.
– Maintenant que vois-tu ?
– Comme un écran noir. Un grand carré noir plutôt.
– Le vois-tu ?
– Je vois à côté du grand carré noir, sa silhouette en carton-pâte toute noire elle aussi. C’est comme un Magritte.
– Prends la silhouette. Jette-là.
– Je la jette. Elle s’effrite toute seule.
Catherine fut étonnée de cette image de carton-pâte. Pas de consistance. La platitude. « Il ne pouvait être que ça pour toi ».
Les images qui vous viennent en tête au moment d’une séance d’hypnose sont d’une imagination incroyable. Elles ne cessent de me surprendre. Elles peuvent être très gaies, lumineuses, rayonnantes, comme celle qui me vint lorsque je voulus avancer après une peine très lourde. J’étais dans une grande bulle transparente au-dessus des toits de Paris. Le bleu du ciel, le soleil à tout-va, j’avançais la bulle en la faisant rouler au-dessus des toits. J’ai vu Urli en épaisseur cette fois, souriant, me tendant les bras, droit devant.
Avance ! Va de l’avant ! Tout ira bien !
Ou bien d’un noir total, révélatrices d’une réalité que nous n’acceptiez pas de voir.
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