Vous connaissez ça. Vous voulez vraiment nettoyer la poussière de vos bibliothèques, non pas avec le gentil plumeau Swiffer, non, un vrai dépoussiérage. Vous découvrez derrière les livres les zinzins oubliés. Ces objets que vous vous refusez de jeter. Trucs à deux francs six sous. Parfois vraiment pas terribles il faut le dire. Une forme de tendresse vous empêche de vous en séparer.
Alors, j’ai assumé et les ai mis plein pot mes zinzins.
Qu’y trouve-t-on ? Parmi eux, un petit buste italien d’enfant lecteur, en plâtre, doré d’une méchante peinture vieillie. Je l’avais trouvé Porta Portese, les Puces de Rome. Urli n’aimait pas l’objet, trop mièvre pour son goût. Mais il nous accompagna de déménagement en déménagement, le jeune lecteur.
Une copie XIXe d’une estampe XVIIIe, La carte du Tendre. Comment la midinette que je suis aurait-elle pu passer à côté de ça…
Je l’ai posée derrière le lecteur.
Un petit bougeoir toscan aux armes des Medici, en faïence jaune safran.
Une lampe en papier. Elle fait une lumière toute douce, toute dorée…
Un Pinocchio menteur et sympathique avec son chapeau pointu.
Une petite couronne de princesse en métal léger.
Un sablier…
Une statuette en papier mâché d’une quinzaine de centimètres, représentant un photographe en action. — Les petits pinceaux d’Urli lorsqu’il s’essaya à la peinture… etc… etc…
C’est beau en fait. C’est beau. Doux. Précieux.

Bennani
L’art n’ est utile ni fonctionnel et pourtant il nous calme
PHILIPPE GIRAULT-DAUSSAN
Ces bibelot, sur la carte de notre temps, celui de chacun, sont comme des balises, fixant des moments précis, souvenirs enchantés accrochés à ces objets.
admin
Bonjour Philippe. Je suis bien lente à vous répondre. Oui, souvenirs enchantés. J’aime cet adjectif.
Merci,
Anna