Ô son qui gronde sans fin comme une mère,
et qui laisse immobile et presque faible,
et même, parfois, dégorgeant de chagrin !
On s’accroupit irrésistiblement devant toi.
Les os des genoux touchent les grains de sable mouillés et s’y enfoncent.
On baisse le nez immédiatement devant les petites crêtes des écumes.
On se retrouve le nez et le visage tout trempés de gouttes de rosée et de sel blanc,
le coeur en vérité tremblant sous les arcs blanchâtres que forment les côtes,
sous les deux petits points plus brunâtres des seins que le froid a sortis de la peau,
apeuré dans son cri, inexistant, incertain, tout au bord de l’océan,
abaissé sous le vent,
affaissé sous le poids du vacarme de la présence de la mer qui se déchaîne,
comme sourde au cri qu’elle hurle.
Le sillon des fesses est glacé, l’anus se rétracte, les talons sont enfouis, les orteils sont remplis de sable,
l’esprit minuscule, compressé, oppressé, (…)
le haut du corps prostré devant les bourrelets des vieilles vagues qui enflent et qui se font plus proches,
qui, à peine arrivées, se retirent,
lesquelles reviennent plus grosses encore, plus véhémentes encore, plus maudissantes encore,
avec des bleus de requins qui soudain se détachent sur des noirs de corbeaux
exactement comme les rémiges des geais juste au bout des plumes ténébreuses.
Les Larmes