Nous ne devrions pas nous taire, et tout laisser ainsi filer comme choses perdues, vaines, mortes : nous nous décourageons trop vite. Qu’importe que nul n’écoute ces propos ? Si nous aimons le monde, nous nous devons de l’honorer sans autre souci ; de mettre à toutes choses la couronne des mots, cette scintillation, « vains ornements », vains diadèmes… (…)
Pourquoi nous lassons-nous ? Nous sommes vraiment par trop faibles, et soucieux d’autrui, de ses dires. Il n’y a de confirmation à chercher que dans ce que le monde nous rend une fois loué, et qui n’est rien d’autre que la vie. Le silence qui nous gagne est aussi la mort.
Je voudrais envoyer des nouvelles de confiance à mes amis que le silence altère et détruit. Je ne voudrais absolument que cela ; sur quoi je pourrais accomplir n’importe quelle besogne accessoire, pourvu qu’elle ne fût point vile ou en contradiction avec ces nouvelles, mais je ne sais où en retrouver, où en trouver les mots. Je les voudrais si simples et si claires qu’une timidité me prend à leur pensée.
Éléments d’un songe
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