Chaque 31 décembre un rituel entre Laura et moi. Un déjeuner. Ni petit ami, ni scoop à éditer ne pouvant contrecarrer ce moment. Elle venait me chercher, nous allions au Pied de Cochon, dans les Halles. Nous avions choisi ce lieu la première fois, l’agence de presse étant à deux pas, près de la Place des Petits-Pères. Puis l’agence prospérant, nous nous sommes retrouvés dans ce local magique, imaginé par Eiffel, dans le XVIIe. Pied de Cochon, toujours. Laura grandissait aussi. Nous parlions de tout, de rien, de robe à essayer peut-être, la joie d’être ensemble. Un simple plat, un dessert, deux crêpes sucre pour elle, crème caramel pour moi, ou glace vanille chocolat. On sillonnait les rues voisines, cherchant un dernier cadeau pour Urli. Un perfecto pour ses quarante ans, par exemple, qu’il porta jusqu’à la fin. Puis nous rentrions à l’agence. Le champagne commandé avait été livré et nous terminions la journée avec l’équipe en place. C’est peu de chose, n’est-ce pas ? Mais ce fut doux, toujours.