D’abord, bonjour à Emilia, dans la cour, cheveux lâchés, fumant la première cigarette. Son bonheur du moment. — Tout va bien ? — Tout va bien… Franchir la lourde porte cochère. Regard immédiat vers la droite, la percée du quai, les couleurs. Illico, le vert tendre des peupliers illuminés par le soleil ; un souffle de vent ; les feuilles rutilent. Le bleu ciel du ciel du jour me fait penser à ces peintures flamandes du XVIIe. La lenteur de marche d’Erri facilite la rêverie, le regard. Samedi, si tôt, pas de voitures, peu de passants ; l’inévitable coureur de fond est bien là. Il me donne l’impression d’être sur un tapis roulant sans fin. Pas envie de faire des photos. Juste regarder. — Nous remontons le quai Voltaire. La Frégate est encore fermée. Dans une heure elle sera blindée de touristes. La rue du Bac. Dans le reflet d’une vitrine, un autoportrait au pyjama japonais. Je pense à Sagan. J’évite la boulangerie, ses tentations matinales. Envie de rentrer, d’un café dans une tasse bleue. — Je pense. Je pense aux dernières conversations. Je pense à ce que m’a prédit Yass pour le boulot. Je pense à ce que je dois faire.

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