Dans sa Nouvelle interprétation des rêves, Tobie Nathan explique qu’un rêve qui s’évanouit est comme un fruit qu’on n’a pas cueilli. Un rêve qui n’est pas interprété, comme une lettre qui n’a pas été lue.
Donc,
La fin d’un rêve en noir et blanc me réveille. Un rêve doux me semble-t-il. Je le note avant qu’il ne se dilue. — Nous sommes deux. Un amoureux et moi. Le jour va bientôt se lever. Je me sens bien, calme. J’ignore où nous sommes. Une maison peut-être. La pièce est-elle une chambre ? Je ne vois pas de lit. Malgré l’obscurité elle me semble grande cette pièce. Nos visages en plan serré. Le sien, tourné vers moi, caché par l’ombre. Les yeux qui brillent. La lumière est celle du petit matin. Je dois partir. Je ne vois pas d’au-revoir. Il n’y a cependant aucune tristesse dans ce moment. Je perçois ça. Je prends seule un taxi et m’endors dans la voiture, qui roule. — Arrivée à Nice, je vois alors la lumière du soleil, la mer. Un rien surprise de me retrouver là. Je dis calmement au chauffeur cette évidence : « Je suis bien trop loin…. »
et me réveille.
J’ai toujours aimé noter ces foutus rêves.
De bric et de broc, ils construisent une sorte de château baroque où il y ce plaisir d’enfant à se perdre.
— Comment lire celui-ci avant qu’il ne s’évanouisse….
***
Laisser un commentaire